La pkeila, ce fameux plat à base de couscous, d’épinards et d’haricots, fait la fierté des juifs tunisiens. Mais qui aurait pu se douter que cette mixture étrange est mentionnée plusieurs fois dans le Talmud ? D’après le Rav Haim Ishay, voici 5 preuves que la pkeila est bonne pour la santé.

1C’est bon pour le coeur, les yeux et les intestins

Dans le traité Brakhotes לט 39a, Rav ‘Hisda enseigne que le plat cuisiné à base d’épinards est bon pour le cœur et les yeux et à fortiori pour les intestins.

Abayé ajoute qu’on les faisait bien cuire et qu’on coupait les épinards en petits morceaux. Rachi sur place explique “véavid to’kh, to’kh” qu’on faisait frire et fondre les épinards !

2C’est une bonne coutume, selon Rava

Dans le traité Pessa’him קיד 114b, il est rapporté que Rava avait pour coutume de manger deux plats cuisinés distincts le soir de Pessa’h.

Un plat à base de riz (arouza dans le langage de la Guemara) et un plat à base d’épinards (Silka dans le langage de la Guemara).

3Un des signes du délice de Shabbat

Dans le traité Shabbat 118b קיח il est rapporté au nom de Rav qu’un des signes du oneg Shabbat (délice de Shabbat) est le plat cuisiné à base d’épinards, Rachi rapporte sur place qu’il s’agit du plat principal dans son commentaire de tavshil téradine : hashouv hou !

4Une des raisons de la bonne santé des juifs en Babylonie

Dans le traité Ketoubote, au nom de Rabbi Hanina, il est rapporté que la consommation d’épinards (les plats d’épinards consommés le Shabbat et jours de fêtes) fût une des raisons de la bonne santé des juifs en Babylonie.

5C’est bon d’en avoir sur sa table à Rosh haShana

Dans le Talmud Yeroushalmi, traité Kilaïm (1,27 première colonne loi 1), il est dit au nom de Rabbi Yona qu’il est bon de consommer des haricots blancs pour le cœur et les intestins.

On notera que l’on prête donc aux haricots blancs les mêmes vertus qu’aux épinards dans le traité Brakhot, raison pour laquelle le Rimbats (Rabbi Itshak ben Malkitsedek de Simpante au sud de l’Italie et contemporain de Rabbénou Tam), le Tossfote Yom Tov sur le traité Kilaïm ou Rabbénou Pra’hyé dans Chitate HaKadmonim sur le traité Chabath צ 90b rapportent qu’il était de coutume de cuisiner les plats d’épinards avec ces mêmes haricots.

Et ceci car dans le traité Horayote 12a il est rapporté par Abayé qu’il sera bon d’avoir pour signe sur sa table le soir de Rosh haShana de consommer entre autre silka (épinards) et roubia (haricots) etc…

C’est la raison pour laquelle chez les juifs d’origines tunisiennes, djerbiennes et tripolitaines, le soir de Rosh haShana plus que les autres soirs, on consommera le plat appelé tavshil shel téradine ou silka dans le talmud appelé plus communément pkeila.

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